Le Tennessee, pourquoi j'avais choisi cet endroit là alors que j'aurais pu rester en Europe ? Il avait une raison précise: La tranquilité, et la beauté des paysages américains. J'avais fait beaucoup de voyagements dans ma vie, mais j'avais réellement besoin de changement, et aujourd'hui, je ne le regrettait pas. Je pouvais vivre tranquillement, dans ma grande maison, une grande cour arrière, et même, ma toute nouvelle acquisition, un cheval.

Mon cheval, je l'avais appelé Black Diamond. Pourquoi ce nom ? Pourquoi l'appeler ainsi alors que c'est un étalon tout noir et plus gros que la moyenne des chevaux ? La raison est que sa robe luisait au soleil, et je trouvais cela magnifique, c'était la première chose qui m'avait marquée quand j'étais allée voir l'éleveur pour l'acheter. Il m'avait coûté une petite fortune, mais cette fortune, je l'avais, et depuis mon arrivée, j'avais eu la piqûre pour l'équitation, alors pourquoi pas ? Évidemment, pour ne pas me casser la figure, j'avais suivi quelques cours d'équitation, et aujourd'hui, je me sentais finalement prête à partir toute seule à aller plus loin que la cour arrière, ou bien celle de mon voisin. Je voulais explorer le paysage en entier, et partager ce moment avec nul autre que mon cheval.

Il était hors de question que je me retrouve avec plein de gens dans la forêt, près des cours d'eau, et le matin, tous les fermiers du coin s'occupaient déjà de leurs animaux. Mon seul choix ? M'y rendre au coucher du soleil. Toute la journée, seule chez moi, j'attendis ce moment, et après avoir mangé, quand je vis que le ciel changeait de couleur et que le soleil déclinait à l'horizon, j'enfilai un jean, des bottes d'équitation aux genoux, une veste de cuir par-dessus mon t-shirt blanc. Je n'attachai pas mes cheveux, je voulais sentir la liberté que le vent dans mes cheveux allait me procurer. Je sortis à l'extérieur, scella Black Diamond, monta dessus, et avança de quelques pas, seulement pour sortir de la cour, de la rue, et finalement me rendre à l'extérieur de la ville. Un dernier regard derrière moi quand j'arrivai à la hauteur des arbres, de la forêt, et je connai un coup de talon dans le flanc de Black Diamond pour que celui-ci parte au galop.

Et là, tout se transforma. Je me sentis comme jamais je m'étais sentie avant. J'étais là, je filais à travers les arbres, les cheveux dans le vent, plus personne pour me harceler. Je pouvais finalement avoir des idées claires, ne pas être aveuglée parce qui se passait autour de moi, par les préjugés des autres. Pour une des premières fois depuis longtemps, je souriais, j'étais réellement heureuse, j'avais retrouvé c'est quoi, la liberté. Cette liberté était si merveilleuse que j'aurais voulu la partager avec quelqu'un. Soudainement, un seul visage vint à mon esprit, et contrairement à ce que je m'attendais, ce n'était pas mon demi-frère, Roméo, mais plutôt Chayton, un de mes amis. Pourquoi lui ? Était-ce un message subliminal ?

Soudainement troublée par cette vision, je ne me rendis pas compte tout de suite que mon cheval commençait à souffler. Ce fut quand je sortis de mes pensées que je fis qu'il voulait boire. Heureusement, on arrivait proche d'un cours d'eau, un tout petit ruisseau. Je l'arrêtai, je descendis et je le laissai boire tandis que je m'installait par terre, à côté de lui, jouant avec les brins d'herbe qui traînaient à mes pieds, perdue dans mes pensées.

Aujourd'hui, n'étais pas un jour ordinaire! C'était un jours de fête pour ma tribu, du coup les habits traditionnel étaient de sortie. J'avais passé l'après midi d'hier à aider mon père a monter les tipis sur la place du village, si vous pensez que c'est simple vous vous mettez le doigt dans l'oeil... Ca nous avait pris toute l'après midi et le début de la soirée avec! Après avoir fait une petite soirée avec des amis autour du feu, on s'était même fait grillé des Marshmallow, j'étais allé me coucher avec mon chien Junior, j'avais pas été inventif pour le nom. Junior était l'animal qui m'avait rendu le goût de la parole, autant que mon étalon pie isabelle, Géronimo, quoi que plus quand même. On ne peut pas dire que Géronimo avait le même comportement que mon Husky roux qui avec des expression poussé. Mon chien n'avait qu'un an mais il était déjà colossal enfin très grand pour sa race.

Au matin, j'avais pris ma douche et j'avais déjeuner avant d'enfillé mes habits traditionnels, vous savez les beaux costumes d'indiens en cuir, avec les plumes et tout... J'étais chouette habillé comme ça, en gros je ressemblait bien a un indien là, il n'y avait aucun doute. On fit la fête toute la journée, danse rituel, banquet ancestrale, tout ce que les touristes aiment voir et y'en avait pas mal ce jours là. Quand finalement, le soleil commença à se couché, je décidais de m'eclipsé, dansé les pieds dans la cendre encore chaude c'était pas mon truc puis, j'avais hâte d'aller faire ma promenade quotidienne à cheval.

Je n'avais pas pris la peine de me changer, j'avais juste essuyé les peintures de guerre sur mon visage, je m'occuperais de celles que j'avais sur le torse quand je rentrerais. J'allais chercher mon étalon, je posais mon tapis sur son dos, je lui passais le mord et je montais sur son dos. Oui, sans selle, je montais jamais avec une selle, à la bonne vieille méthode... je suis un Amérindien bon sang, vous vous attendiez à quoi? XD Je m'élançais sur les chemins d'abord au pas suivis de près par Junior. Quand on arriva dans les plaines, j'ouvris les doigts laissant un peu de rênes à mon étalon paint horse. Il ne lui en fallu pas plus pour démarré au galop de charge. Je n'avais pas peur de glissé, je le connaissais par coeur. Ses crins trop long me foutèrent le visage autant que le vent. Au bout d'un moment, je le sentis ralentir, point d'eau en vue je le savais bien et je connaissais la blague. J'accorchais ses crins et les rênes, parce que comme toujours, il fila dans l'eau au galop a m'en éclaboussé et Junior aussi, qui trop bête le suivait à chaque fois. Une fois dans l'eau, je descendais du cheval et je remontais sur la berge pour m'asseoir, le laissant boire et Junior avec. J'enlevais mon bandeau de la tête, je devais avoir l'air riddicule avec ma plus dessus.

Je ne me comprenais même plus, j'essayais de trouver un sens à mes pensées. Pourtant, c'était les miennes, un peu étrange que je ne puisse même pas y trouver un sens non ? Imaginez si quelqu'un commence à me raconter ses histoires, ça y est, crampe de cerveau, je suis perdue. Je n'étais pas toujours comme cela, mais normalement, j'avais les idées beaucoup plus claires, et si les autres ne me comprenaient pas dans le fil de mes pensées, moi au moins je ne m'y perdais pas, peu importe le charabia qui passait dans mon esprit. En fait, en ce moment, ce n'était pas vraiment un charabia, c'était une idée plutôt claire, une vision dans mon esprit, mais cette vision, à mon avis ne faisait aucun sens. À moins que c'était un message que je tentais de comprendre ?

Alors que je tentais de trouver un sens à tout cela, je me réveillai, ressortis de mes pensées et revint à la réalité. J'avais entendu le bruit des sabots d'un cheval qui martèlent le sol. Pendant un moment, je pensai que Black Diamond partait en me laissant seule près de la rivière. Je tournai alors la tête, et je vis que mon étalon était toujours occupé à boire. Si ça continuait, il allait boire le contenu de la rivière en entier, mais il fallait dire qu'il était d'une bonne taille aussi. Ce fus quand je tournai la tête de l'autre côté que je vis que je n'étais pas seule, qu'il y avait un autre cheval et, un Amérindien dessus ? Pourtant, il me disait quelque chose, mais avec ce costume traditionnel, c'était plus flou. Est-ce que j'étais retourneé dans le passée ? Je me rendis compte que non quand l'Amérindien en face de moi enleva son bandeau.

Pouvait-on dire que le hasard faisait bien les choses ? Dans mon cas, je ne sais pas si je devais dire oui ou non. Alors que je venais de penser à Chayton, il se retrouvait tout de suite en face de moi. Étrange non ? Soudainement, je me sentis un peu mal à l'aise. Mais franchement, c'était ridicule, Chayton était mon ami, une des premières personnes à m'avoir accueilli dans cet endroit, parce que j'avais vécu un grand choc en arrivant ! J'essayai de cacher mon malaise en souriant et en disant:

- Salut ! J'ai eu du mal à te reconnaître avec ton costume, ça va ?

Je ne voulais surtout pas insulter ce qu'il portait, parce que je ne trouvais pas cela ridicule, loin de là. J'aurais pu choisir le mot "accoutrement" pour parler de sa tenue, mais je ne le fis pas. Mon malaise qui revenait ? Probablement. J'avais l'impression que je devais faire attention à chaque mot que je disais, chose que je ne faisais pas normalement, parce que souvent, j'étais plus grossière, je ne m'occupais pas de ce que je pouvais dire, de ce que les gens pouvaient en penser. Pourquoi je me sentais comme cela en ce moment ? Peu importe, c'était une sensation étrange, que je n'avais jamais ressenti avant. Je gardai mon sourire en attendant qu'il me réponde, constatant qu'il n'était pas mal du tout dans son costume, même séduisant d'une certaine manière.

Je venais de m'asseoir sur la berge, posant mon bandeau et mes plumes au sol j'essayais d'essoré mon pantalon en cuir trempé, merci cheval... Junior remonta sur la berge aussi et se secoua en me renvoyant de l'eau lui aussi! Je me protégeais avec mes bras comme je pouvais, rhaaaa ce chien! Il est pire que l'étalon quand il s'y met. Il se roula ensuite par terre et resta allongé sur son dos, les 4 pattes en l'air et la langue pendante, je ris un peu, quel numéro. Pendant que je m'eforcait de tordre les jambes de mon pantalon, j'observais Géronimo toujours dans l'eau a avaler de l'eau en quantité phénomale...en même temps, vu sa taille et sa corpulence on comprend pourquoi. J'entendis alors une voix, je sursautais, pas très observateur, je n'avais pas vu qu'un autre cavalier se trouvais avec moi. Je tournais la tête dans sa direction et je reconnu Sacha, je souris en coin et lui répondis.

Salut! Ca change c'est pour ça...

Je grimaçais, je devais bien avoue que ça ne faisait que quelques mois que j'avais recommencer à parler et le son de ma propre voix me troublait encore, j'avais l'impression que ce n'était pas ma voix...ou alors qu'on la faisait sortir de ma gorge sans que je l'y autorise... Je portais instinctivement ma main à ma gorge, je le faisais souvent quand je parlais pour me rassuré quelques part que c'était bien ma voix, je sais c'est stupide mais l'expérience de reparler m'avait traumatisé à l'époque.

Alors... tu te promène? C'est chouette, je pensais pas que...tu t'y mettrais si vite. Il faut parfois des années à un cavalier pour faire sa première sortie extérieur seul.

Sacha était devenue une des très rare jeune femme avec qui je n'avais pas peur d'être proche... au départ c'était comme avec les autres, elle m'approchait, je reculais, j'avais peur des femmes mais après ce que ma tante m'a fait je pense que c'est assez compréhensif... puis on s'était raconté nos histoires et la peur que j'avais d'elle s'était progressivement effacé... j'arrivais par ailleur a lui faire la bise quand je la voyais ou à la serrer dans mes bras quand elle me racontait un truc qui n'allait pas...c'était bien la seule fille avec qui j'étais comme ça...

Chayton avait raison: Je ne l'avais pas reconnu parce que le costume qu'il portait ne ressemblait en rien à ce qu'il portait normalement. Ce n'était pas seulement une petite différence cette fois-ci, parce que sinon, je l'aurais reconnu, je n'étais pas nouille à ce point quand même ! Heureusement, il ne l'avait pas mal pris, et je m'en comptai chanceuse, si bien que je me permis de rajouter quelque chose, soit:

- En tout cas ça te fait bien !

Ça ne se voulait pas sarcastique, loin de là. Malgré tout, pendant un moment, je me sentis presque mal d'avoir dit cela, cela laissait paraître ce que je pensais, je ressentais. J'avais appris à ne pas trop m'ouvrir, quand on a une belle-mère qui se trouve à être une garce, on s'habitue à garder des choses pour soi, ce que je n'avais pas fait cette fois-ci. Je devais l'avouer, je trouvais Chayton pas mal du tout dans son costume traditionnel. Heureusement, celui-ci changea le sujet de conversation en relevant le fait que j'avais commencé à chevaucher toute seule. Il est vrai que je n'étais pas là depuis longtemps, et que normalement, ça prenait du temps, parfois même des années.

- Il faut croire que j'ai appris rapidement... J'ai eu la piqûre de cet endroit, des gens aussi...

Ça y est, je recommençais à faire la nouille. Pourquoi fallait-il que je sois comme cela ?! C'était pas mon genre, de ne pas pouvoir contrôler mes pensées ainsi. Il se passait vraiment quelque chose avec moi. Peu importe, encore une fois, je décidai de changer le sujet de conversation en disant:

- Qu'est-ce que tu venais faire ici ?

Au même moment, je me rendis compte que pour la première fois depuis plusieurs minutes, Black Diamond avait relevé la tête et revenait vers moi, signe qu'il avait terminé de boire. Il avait dû avaler une grande quantité d'eau, donc c'était un peu le temps qu'il revienne. À ce moment, je décidai de me relever sur mes pieds, non seulement pour caresser l'encolure de Black Diamond, mon étalon, mais également pour être à peu près à la même hauteur de Chayton, trouvant cela beaucoup plus respectueux de lui parler ainsi que si j'étais restée assise par terre.

Ainsi donc, je continuais de me battre avec l'eau qui s'était aglutiné dans mon pantalon! Pas moyen de le secher correctement, bon ben ma mère allait me tuer mais tempis... je survivrais après tout de toute façon, il devenait trop petit ce costume, elle allait quand même devoir m'en faire un autre. Je souris en coin lorsque Sacha me dit que mon costume m'allait bien, je ne le prennait pas mal du tout au contraire, j'étais content que quelqu'un me le dise parce qu'avec mes cheveux court je ressemblait pas toujours à un Amérindien.

" Merci c'est gentil "

Je regardais l'étalon de mon amie, un beau cheval mise à part que sa couleur n'était pas très pratique dans le Tennessee, surtout quand il fait chaud, car le noir attire très fort le soleil, et la pauvre bête devait vite avoir chaud du même fait. Quand au mien, toujours occupé à s'amuser dans l'eau et surtout à éclabousser mon chien qui lui essayait de fuir les goûtes d'eau. Je ris un peu de les voir comme ça puis je regardais à nouveau Sacha haussant les épaules.

" Sans doute, ou finalement tu as plus confiance en ton cheval que tu ne voulais bien l'admettre le jour où je t'ai rencontré... parce que ce n'est pas tout d'apprécier le paysage et les gens pour monter, faut avoir confiance en sa monture. "

Et je savais de quoi je parlais. Même si monté à cru est une tradition ancestral pour ma tribu et de nombreuses autres tribu amérindienne, pour y arrivé il faut une sacré confiance en l'animal qui vous porte. D'ailleurs, la prochaine étape pour Géronimo & moi c'était de retirer le mord, autre grande coutume ancestrale, mais j'avais confiance dans mon cheval, je pense même qu'au final j'aurais pu le monter juste avec une corde autour du l'encolure...mais ça j'essayerais d'abord à la réserve histoire de ne pas me planter dans les plaines.

" Ce que je fais ici... rien de spéciale, je prend toujours une ou deux heures par jours pour monter Géronimo, et il va où il veut c'est lui qui décide, alors pourquoi ici et pas ailleurs, je lui demanderais bien mais je suis pas sur que je comprendrais ce qu'il me raconterait. Et toi, que viens tu faire dans le coin?"