♣ Comme on se retrouve...Liam & Demetria

C'est avec un certain pincement au cœur que je sors d'un des bureaux des écuries en comptant les billets formant la liasse qu'on venait de me donner. Je venais d'effectuer une transaction faite à contre cœur. Nous avons décidé de vendre l’un de nos Pure sang, à l'une des plus grande maison du Tennessee...Il nous avait rapporté un gros paquet ce cheval. Mais c'est une belle bête. Je lève les yeux en voyant les employés de l'homme qui venait de marchander avec moi, ils s'occupent de faire sortir le bel étalon du transport au nom du ranch des O'Bryan. La pauvre bête de semble pas appréciée être aux mains d'inconnus. Je souris tristement, en me dirigeant vers l'animal, je lui flatte l'encolure, puis me dirige vers les boxes des écuries, dans l'idée d'aller saluer quelques coureurs que je connais.

Je réfléchie au triste monde des Ranch. Nous commençons à manquer de fonds, nous à la maison, et je me demande bien combien d'autres chevaux nous allons devoir vendre pour pouvoir rester sur les rails. Bien heureusement, nous avons quelques rendements de Ferme. Mais contrairement à l'ensemble de l'industrie de la région, nous ne faisons pas vraiment dans l'agroalimentaire. Vivement que la saison du tourisme arrive...Je grimace en songeant aux petites célébrités qui semblent d'ailleurs choisir notre petit coin de pays comme lieu de prédilection dernièrement...J'ai une certaine réticence vis-à-vis ces personnes d'un monde totalement différent du notre. Le coin n’est pas réellement un lieu de villégiature par excellence, nous devons travailler fort pour survivre… J'en suis là dans mes pensées lorsqu'une voix féminine au bord du désespoir me parvient. Je fais quelques pas vers l'avant, et à l’angle du bâtiment, j'aperçois une petite brunette qui m'est familière...J'ouvre grand les yeux devant le spectacle qui s'offre à moi. Elle se débat avec sa monture. Un très mignon Mustang blanc, qui semble d'ailleurs très borné et bien décidé à ne pas écouter la jeune femme. Je me décide à intervenir lorsque la jeune femme, Demetria, si je me rappelle bien, fait une chute monumentale. Là voilà qui se atterrie brutalement dans la terre batture...Elle va tâche son joli t-shirt blanc. J'avance vers elle et attrape la monture qui en était à ça de partir au gallop. Je m’empare donc de la bride de l'animal tout en me penchant moqueusement vers la petite brunette ; elle semble fermer es yeux bien fort et elle protège le dessus de sa tête de ses bras. J'éclate de rire en m'adressant à elle ;

- Et bien, j'ai l'impression que je vais souvent devoir te sauver la mise...

Référence à notre toute première rencontre où je lui ai servis de chauffeur. J'incline la tête, en lui tendant ma main qui n'est pas occupée avec le cheval.

- Il est maitrisé, tu peux te lever.

Sa mine inquiète m’arrache un sourire, et les événements de plus tôt dans la journée s’envolent comme par magie. Je l’aide à se relever et tandis qu’elle met de l’ordre dans sa tenue, je flatte doucement le museau du Mustang qui semble bien s’amuser de la situation, lui aussi. Ne jamais sous-estimer ces petites bêtes là.

- C’est une vraie furie que nous avons là…

Je tourne la tête vers la jeune femme et précise l

- Je …Je parlais du cheval…Pas de …Pas de toi…

Que je peux être maladroit par moments!

Ce matin je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête, mais j'ai eu soudainement envie d'aller faire une balade à cheval. Voir tous ces gens autour de moi se déplacer sur leur monture m'a donné follement envie. Il me semble que je suis capable de monter. Enfin... J'ai fait de l'équitation, il y a longtemps, en Italie. C'était bien avant l'incident, bien avant que mes parents me mettent à la porte. Quand nous vivions encore dans la campagne et non pas dans le centre ville. C'était donc avant mes 12 ans. Je me souviens. Nous habitions une grande ferme rénovée par les soins de ma mère. Elle était une décoratrice intérieur reconnue dans la région. Ce fut d'ailleurs la raison de notre déménagement. En ce temps là j'avais un joli poney blanc. D'accord, ce n'était pas vraiment un cheval. Mais j'avais toujours été petite et du coup, on ne m'avait pas transférée sur un cheval avant que je quitte ma campagne italienne. Arrivée à Rome j'avais arrêté l'équitation. J'avais été repérée tôt par une chaine italienne qui avait fait de moi la star de sa série principale. Je ne m'étais concentrée que sur cette série et mes cours. J'avais oublié l'équitation pour de bon, moi qui rêvait de devenir une championne du saut d'obstacles. De toute manière, je n'avais pas été plus douée que la moyenne durant mes deux ou trois années d'équitation.

C'est en voyant le magnifique cheval, chez mes voisins, que j'avais eu envie, soudainement, de retrouver cette sensation de se laisser porter par l'animal ho combien intelligent. Mon voisin n'était plus une simple connaissance, il était finalement devenu l'un de mes meilleurs ami. L'une de ses personnes avec qui on passe son temps sans jamais se lasser. C'était simple, je l'adorais. C'est en toute confiance qu'il m'avait prêté son cheval. Il était tellement beau, il me faisait revenir tellement de souvenir. Mais je n'avais pas prévu que la bête soit aussi têtue. Presque plus que moi. Incroyable, moi qui pensais être plus têtue que n'importe qui ici, je venais de trouver un concurrent à mon titre. Et celui-ci avait du galon. Je ne sais trop comment, j'étais parvenue à avancer à travers la campagne du Tenesse. Mais tout prêt d'un grand bâtiment, qui ressemblait fort à un ranch si je ne m'y trompais pas, le mustang s'arrêta. Impossible de le remettre en route.

Soit gentil.... Avance... Mais enfin avance je t'en supplie...

Ma voix se faisait de plus en plus suppliante mais l'animal avait décidé de me tenir tête. J'avais beau lui flatter l'encolure, lui glisser des petits mots dans l'oreille et tout un tas d'autres choses, rien n'y faisait, il restait sur place. Jusqu'au moment où il décida de se secouer un peu. Même pas de ruer, juste de se secouer. Je n'étais plus du tout attentive et me sentit tomber. Quelle poisse. En plus, j'avais eu l'excellente idée de mettre du blanc aujourd'hui. Je ne savais plus où était le cheval, j'espérais juste qu'il ne s'enfuit pas. Je ne voulais pas avoir à annoncer sa fugue. Mais pour le moment je ne le cherchais pas du regard. Bien au contraire, j'avais fermé mes yeux et espérait très fort qu'il ne me monte pas dessus. Dans un réflexe un peu vain, j'avais placé mes bras en protection au dessus de moi lorsque la voix d'un jeune homme me parvint à l'oreille. Et bien, je ne m'étais pas ridiculisée sans public. Je levais les yeux, suite aux paroles de mon sauveur. Effectivement je le connaissais déjà. Je grimaçais un sourire un peu gêné.

Ha... Oui, désolée, il en faut toujours un qui sauve et un a sauvé. J'ai la fâcheuse habitude d'être celle à sauver ...

J'attrapais la main de celui qui m'avait accompagnée chez moi depuis l'aéroport pour me relever, le remerciant d'un hochement de tête. Je me sentais un peu gênée il fallait bien l'avouer. Quel était mon problème pour toujours être en mauvaise posture quand Liam était dans le coin. Il allait finir par me penser tête en l'air et maladroite... Ce qui n'était pas forcément totalement faux. Je passais ma main sur mes vêtements pour les remettre en place, mon haut était définitivement tâché mais ce n'était pas une catastrophe. Le jeune homme m'arracha un rire. Je n'étais visiblement pas la seule maladroite ici. Je secouai la tête, amusée.

Pas de mal, il m'arrive aussi d'être un vraie furie !!

Heureusement que je n'avais pris avec moi ni portable ni appareil photos, ils auraient été réduits en bouillie. Je ne m'étais rien cassé malgré cette belle chute, une chance, mais j'étais un peu en compote. J'imaginais déjà les bleus qui m'attendaient le soir même.

En fait, merci, de m'avoir encore sauvée ... Je ne sais pas comment je vais ramener ce cheval à bon port !

Je grimaçai, tout en frottant mon bras. Mon coude était un peu éraflé. On avait l'impression que je venais de vivre une bataille. Je passais la main dans mes cheveux pour en retirer l'herbe et la terre qui pouvait s'y être cachées.

♣ Comme on se retrouve...Liam & Demetria

- Ha... Oui, désolée, il en faut toujours un qui sauve et un a sauvé. J'ai la fâcheuse habitude d'être celle à sauver ...

Je souris, jolie tournure! Et à chacun ses fâcheuses habitues, d’un point de vu Liam O’bryan… J'ai un certain talent pour me retrouver dans des situations où je dois sauver le monde...Ne manquerait qu'une cabine téléphonique et une jolie cape rouge. Il faudrait également que je me trouve un nom accrocheur, puisque Liam, ça ne fait pas très crédible….Bref, de toute façon le rouge ce n’est pas réellement ma couleur, je préfère les carreaux ! La jeune femme se relève et le bilan nous révèle que mis à part la perte définitive de ce haut, aucune séquelle majeur, rien de casser...Je prévois tout de même quelque ecchymoses en soirée (et pourquoi pas un peu de pluie aussi!). Je tente de me rattraper quant à ma précédente affirmation, me trouvant assez stupide

- Je …Je parlais du cheval…Pas de …Pas de toi…
- Pas de mal, il m'arrive aussi d'être une vraie furie !!

Son sourire franc me rassure. Sourire que je lui rends, j'aime bien les gens ayant le sens de l'autodérision! Élément nécessaire dans ce coin, avouons le. Et élément, avouons-le, que les nouveaux arrivants ne possèdent habituellement pas. Quoique, je connais bien une ou deux personnes nées ici qui n’ont pas encore acquis se sens si particulier… Je caresse le coup de l'animal alors qu'elle, la petite brunette, me remercie de ce rescapage in extremis, je souris en guise de réponse : elle était réellement parvenue à me changer les idées. Elle se questionne ensuite sur le Comment de l'opération restituer-ce-cheval-à-son-maître. D’ailleurs, sa grimace me renseigne sur son état qui doit être un peu plus douloureux qu'elle ne le laisse paraître...Toutefois, elle parle, pas de sang, aucun membres désarticulés, c'est plutôt bon signe dans l’ensemble. Du moins, disons que j’ai vu plus critique. Elle s'affaire à retirer quelques résidus du sol tenaces toujours pris dans sa chevelure. Je fronce les sourcils, trouvant la situation franchement cocasse, puis lève la main et lui retire un brin d’herbe piqué de travers dans sa frange. Je secoue la tête en riant devant l’offre que je m’apprête à lui faire. Décidemment c'était son jour de chance à cette demoiselle...Du moins si on peut voir les choses ainsi...On peut peut-être aussi éventuellement me considérer tel son ange gardien!

- Je peux jouer le chauffeur, ce ne serait pas la première fois

Je lui envoie un petit clin d'œil moqueur en précisant ;

- Nous avons vendu un cheval, je suis venu avec la remorque pour le donner à son acquéreur, je suppose que la maison de ce petit doit être sur mon chemin!

Je fais le tour de la belle bête, histoire de m’assurer qu’elle n’a pas été blessée, ce qui m’étonnerait, mais bon pour la forme. Je tapote doucement le flan de sa robe blanche, il se porte comme un charme ce jeune étalon. Mes lèvres s’étirent dans un sourire, il semble avoir un caractère assez sournois. Il semble d’ailleurs lorgner son ex-passagère. Je me demande bien à qui cet animal pet bien appartenir. Je lève les yeux vers Demetria, qui semble retrouver peu à peu l’usage de ses membres et me renseigne quant à sa réponse vis-à-vis de mon offre ;

- À moins que tu ne préfères remonter?

J’hausse les sourcils en signe d’interrogation et l’expression que prends son visage me renseigne bien vite sur ses réelles intentions. Je me rempare de la bride de l’animal, puis avance doucement invitant la jeune femme à en faire autant. Je ne sais pas trop d’où elle arrivait ainsi, mais chose certaine, nous sommes quand même assez loin des fermes du village…Elle avait fait un sacrée bout de chemin avant d’atterrir ici. Elle avait tout de même survécu à la balade…Avec un certaine frayeur, probablement…Une monteuse en devenir qui sait! Je jette un coup d’œil au cheval qui trotte gentiment à ma gauche, il avait du lui faire passé tout un quart d’heure, la pauvre. Je ne sais trop comment ils font ces animaux, mais ils reconnaissent les gens et semblent ressentir leur niveau d’aise…C’est effrayant, par moments, j’ai souvent plus l’impression qu’ils me comprennent que les être humains ne le font. Ce n’est pas pour rien que lorsque j’étais gamin je préférais passer u temps dans les écuries plutôt qu’avec ma sœur…Quoique je ne sois pas persuadé qu’Emy soit l’exemple tout indiquée.

J'étais ravie d'avoir trouvé quelqu'un qui puisse m''aider. Je m'en voulais un peu pour Liam qui, pour la deuxième fois depuis ma récente arrivée, venait à nouveau de me sauver. Il devait probablement me prendre pour une idiote de la ville. Un de ses manches qui ne savent rien faire de leurs de mains. J'aurai aimé lui montrer que je n'étais pas simplement une petite bimbo de la ville mais pour le moment, il était sur mon chemin à chacune de mes aventures loupées. Si mon but était de me fondre dans le paysage du Tenesse, c'était loupé pour le moment. Sans aucun doute, je venais encore une fois de prouver que je n'étais pas du coin. Si il y avait beaucoup de mes collègues, ou concurrents, ici, je n'étais jamais avec eux. Même si on pouvait me prendre pour une petite bourgeoise de la ville, mes plus proches amis étaient d'ici. Je les connaissais depuis mon enfance et j'étais venu ici pour les retrouver, pas pour suivre la nouvelle mode qui consistait à venir se terrer dans le coin. Liam, suivant mon entreprise d'enlever les morceaux de nature coincés dans mon épaisse chevelure, me retire un long brin d'herbe de la frange. Sans doute ai-je de la chance qu'il l'ait vu, sans quoi j'aurai été condamnée à me promener dans les environs avec ce joli brin sur le front.

Il me propose, suite à mon questionnement de me servir, encore une fois, de taxi. Je me mordille l'intérieur de la lèvre. Il doit probablement me prendre pour une demeurée et préfère me ramener au plus vite chez moi que je ne fasse pas d'autres bêtises. Je rougis, gênée. J'en suis à me demander ce que je vais bien pouvoir faire en retour pour le remercier pour ces deux journées de taxi.

Hmm, peut-être que je vais finir par devoir t'engager comme taxi officiel si je continue ainsi !

Je secoue la tête. Quand je suis paniquée à l'idée d'être de trop, mes blagues se retrouvent être horriblement nulles. Elles finissent souvent par retomber à plat. Les gens me voient comme une fille pleine d'assurance, une actrice extravertie, mais quand je me retrouve dans ce genre de situation, dans lesquelles la personne en face de moi se sent obligée de m'aider, je me dégonfle. Un ballon de baudruche dans lequel on aurait planté une aiguille et qui ne ressemblerait plus à rien. Je ne sais plus quoi dire. Mais mon visage parle pour moi, comme la magnifique grimace qui barre mon visage lorsque Liam me demande si je préfère remonter en selle. Tant qu'à faire, je préfère qu'il me reconduise. Je place ma main sur la bride qui ne tient pas pour le suivre. J'ai l'impression d'être une petite fille stoppée dans son élan, qui suit, piteuse, celui qui malgré son erreur l'a aidée.

<< Regonfle toi Demetria >> Liam m'a dit qu'il venait de vendre un cheval... Alors comme ça il serait le propriétaire de ce magnifique ranch. Un de mes rêves de gamine. Plus petite, je rêvais de vivre dans la campagne et de posséder une dizaine de chevaux avec qui je passerai mon temps. Je lève les yeux vers lui et naît sur mon visage un joli sourire.

Tu parlais de vendre un cheval, ce ranch est à toi ?!

Je fronce les sourcils, intéressée. Lorsque je me concentre dans quelque chose, le naturel veut que je fronce les sourcils. Je le tiens de ma mère. Je regarde tout autour de moi. C'est un endroit magnifique. Les bâtiments ressemblent à ses maisons devant lesquelles je m'émerveillait petite, en Italie. Ces vieilles maison de pierre à la charpente en vieux bois. Je suis heureuse d'avoir pu moi-même en acquérir une ici dans le village. Je ne suis pas encore bien installée mais je compte m'occuper du jardin et faire fleurir un peu les alentours de ma demeure, longtemps restée fermée.

En tout cas si oui, tâche de le garder, c'est un endroit magique, n'importe qui rêverait d'en avoir un.

A croire que le Tenesse me fait réellement retomber en enfance. Liam doit me trouver de plus en plus bizarre.

♣ Comme on se retrouve...Liam & Demetria

- Hmm, peut-être que je vais finir par devoir t'engager comme taxi officiel si je continue ainsi !

Je souris, ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée après tout! Il parait que le métier rapporte un paquet! Quoique dans le coin…Les clients ne sont pas si nombreux! Je souris devant mon propre humour intérieur.

- En effet, je pourrais me reconvertir!

Je souris devant l’humour de la jeune femme. Il ressemble assez au mien en moment de nervosité...Il faut bien se soutenir en tant que Mauvais Humoriste. Je pourrais peut-être éventuellement fonder un Club Anti-Humour…& l’inviter à être mon premier membre! Nous avançons donc tranquillement, contournant le bâtiment principal de l'endroit, lorsque la voix de la jeune femme s'élève. Je tourne la tête vers elle et un immense sourire étire mon visage, décidément, elle n'était pas du coin. Aussi, comment pouvait-elle bien savoir où elle avait atterrie avec son cheval qui avait mené à lui seule la balade!

- En fait, ici c'est les écuries de la ville, une des plus grandes maisons du Pays en réalité. Mais j'ai bel et bien un Ranch, un peu plus loin, au niveau du troisième rang, c’est le ranch familial des O’Bryan.

Je jette un regard dans les alentours, alors qu'elle mentionne la beauté des lieux, il est bien vrai que cet endroit est très beau. Mon ranch également l'est. Dans le genre pittoresque, vieillot, en bois, quelques bâtiments en pierres également, mais très bien entretenue à travers les générations du côté de mon paternel. Nous travaillons d’ailleurs bien fort afin de le conserver, et ce dans son entièreté. Il faut bien avouer qu’au 21e siècle la tâche s'avère plus complexe que nous l'avions cru. Cela fait des générations que le terrain et ses bâtiments sont dans notre famille, il est tout simplement inconcevable de lâcher prise.

- En tout cas si oui, tâche de le garder, c'est un endroit magique, n'importe qui rêverait d'en avoir un.
- C’est bien vrai que ces endroits ont quelque chose de magique

En toute franchise, je n’en attendais pas tant d’une ‘’étrangère’’. Habituellement les citadins ont de la difficulté à comprendre notre attachement à tout ceci. Pourtant, cette beauté ne devrait indifférer personne. Magique, en effet, elle avait trouvé le bon terme pour définir le charisme de ces endroits. Je le contemple d’un œil nouveau, je ne l’avais pas perçue telle une excentrique Artiste, mais j’avais bien eu quelques préjugées, je commence à me dire que je devrais reconsidérer la chose. Après tout, nous ne nous connaissons pas réellement, et avouons-le je suis un peu expéditif dans mes jugements. Je ne devrais pas tous les mettre dans le même lot!

Nous parvenons donc à mon magnifique (quel humour) Pick-up. Le beau Pure sang a déjà disparue dans les écuries de l'endroit, au moins, je sais bien qu'ils vont en prendre bien soin, mais tout de même, le petit pincement ressentie tout à l'heure refait surface. Il est toujours difficile de se départir d’un animal que nous avons élevé et entraîner. Mais c'est des choses qui arrivent bien souvent dans le monde qui est le notre!

- Voici mon magnifique carrosse...

Je pointe le tacos qui me sert de moyen de transport en haussant dramatiquement les sourcils, si j'avais un peu plus d'argent personnel, c'est probablement la dedans que j'investirais en premier...Un camion neuf, disons que ce ne serait aucunement du luxe. Mais bon cette vielle rocaille ne nous a jamais laissé tomber...Étrangement d'ailleurs, nous l’avons depuis que je suis haut comme trois pommes! Je contourne donc l’engin et me dirige vers la remorque derrière en ouvrant le cadenas. Je trouve toujours bien triste d'enfermer de belles bête la dedans le temps d’un court voyage, l'espace est plutôt restreint, ils peuvent se mouvoir, mais, ne se le cachons pas, à peine. Bien heureusement, il y a des fenêtres le long des deux côté, mais tout de même! Le spectacle st plutôt triste. L’animal s’agite un peu, je m’affaire à le calmer en lui chuchotant calmement quelques paroles rassurantes ;

- Tout doux mon beau, ça va mon beau.

Je mène l’animal sur la passerelle, il me suit doucement mais surement!

- C’est ça, allez mon beau.

Nous parvenons finalement à l’intérieur de la remorque, je ressors ensuite et m’affaire à tout refermer. Je me tourne vers la jeune brunette, puis m’informe ;

- À qui donc appartient ce petit?

Je le dis en pointant la remorque à présent derrière moi.

Il fallait le dire, mon humour était parfois un peu nul, un peu facile. Il m'arrivait souvent de me mettre à rire toute seule devant l'une de mes blagues ou devant une histoire drôle. Les gens me regardaient parfois bizarrement. Mais qu'en avais-je à faire ?! J'étais direct et ne réfléchissait pas toujours assez avant de parler. Grosse erreur parfois. Les gens ne prenaient pas tous très bien mon humour décalé et spontané. Avec Liam, ça semblait plutôt bien passer. Comment aurais-je pu espérer qu'ici, quelqu'un soit en phase avec mon humour. J'avais toujours du mal à passer mes vannes et m'en amusait souvent toute seule. Jusqu'à présent, le Tenesse m'offrait tout ce dont j'avais besoin. J'étais fascinée par ces longues étendues. Tout ce qui était naturel paraissait plus grand que ce que j'avais déjà vu, que ce soit en Italie ou aux Etats Unis. "Ho". Je plaçais ma main devant ma bouche, surprise et gênée. Chaque chose que je pouvais dire me trahissait. Ainsi j'étais arrivée, tant bien que mal, jusqu'aux écuries de la ville que j'avais pu prendre pour celles de Liam... Il fallait que je m'informe un peu plus sur ce qui m'entourait. Que je devienne incollable sur la ville.

Quel chance ... Petite je rêvais que mes parents m'offrent un ranch, mais ils ont préféré m'offrir un allé simple pour Rome !

J'avais rêvé, toute mon enfance, d'un ranch gigantesque. Je l'imaginais construit dans un mélange de bois et de pierres apparentes. Dès que je voyais une vieille maison, j'en tombais immédiatement amoureuse. Et au final, je m'étais retrouvée, du temps ou mes parents s'intéressaient encore à moi, dans un loft très tendance à Rome. Tout était moderne, très design. C'était ce qui plaisait à mes parents. Les paillettes, la ville et la tendance. J'avais du oublier tout rêve de campagne et d'évasion. Un sourire et un hochement de tête accompagnèrent l'accord de Liam quand à la beauté de cet endroit.

Je le suivais jusqu'à son pick-up. Comme je venais d'arriver, je n'avais pas encore l'habitude de ces voitures un peu cabossées mais je leur trouvait un charme... Tout le monde s'en moquait. Moi qui n'avait conduit que des petites citadines, je trouvais ces grosses voitures à mon goût. Etrange. Je souris, amusée.

Et du carrosse il ne manque rien, pas même les chevaux !!

Je regarde Liam faire monter mon cheval d'emprunt dans le pick-up, ne préférant pas y mettre la main, de peur de l'énerver encore. Il me sembla que le pur sang ne me porte pas dans son coeur et je ne tiens pas à provoquer une ruade supplémentaire. Je me rends compte combien les chevaux doivent se sentir enfermer dans nos véhicules quand j'observe la montée lente de Liam et de l'animal. Un sourire léger aux lèvres. Il sait s'y prendre, rien à y redire. Il semble savoir parler aux chevaux. Une petite pointe d'envie. J'aurai aimé pouvoir mener le cheval de mon meilleur ami toute seule durant tout l'après midi, mais je n'avais pas ce savoir faire. La vie en ville n'aide pas. Je me réveille de mes pensées à la question de Liam.

Ho, il appartient à Edwin, Edwin Watson sur le premier rang !

Edwin... Je l'avais rencontré le lendemain de mon arrivée, en allant faire mes courses. Il avait été tellement gentil avec moi. Depuis il se passe rarement un jour sans que nous nous voyions. Je me frotte le coude. Bien que je ne le laisse pas paraitre puisque je déteste qu'on s'appitoie sur mon sort, je dois bien avouer que la chute m'a fait un peu souffrir. Je n'ose pas relever ma manche, de peur d'y voir cet énorme bleu qui va sans aucun doute se former.