Parce que les jours se ressemblent tous. Et le temps passe ... Et rien ne va plus.

Deux ans et trois heures c'étaient écoulés depuis la mort de mon père. Et pourtant sa présence flottait toujours autour de moi, m'enveloppait pour me protéger du monde extérieur. Oui, cette présence m'isolait du reste du monde, j'avançais les yeux fermaient, la tête baissait. Aujourd'hui, cela faisait exactement deux ans que ma voiture avait percuter mon père, lui prenant sa vie. Alors on ne peut pas dire que j'étais particulièrement de bonne humeur. Au contraire, comme a mon habitude, j'avais afficher le masque de la froideur, masque qui ne me quitterait sûrement pas avant plusieurs jours.

En me réveillant, je m'étais empresser de rejoindre la salle de bain avant que ma sœur ne le fasse a ma place. Il y avait des jours où je regrettais vraiment la période où j'étais fille unique. Je pris ma douche, séchai et lissai mes cheveux, me maquillai, et enfilai mes plus beau vêtement. J'avais un rendez vous ... Et pas des moindre puisque j'allais rendre visite a mon père. Je partit seul. Comme d'habitude. Il y avait bien longtemps que Samantha n'allait plus au cimetière, et Emma n'y était d'ailleurs jamais aller puisqu'elle et mon père ne s'aimait pas. Mais qu'importe, j'aimais parler avec lui même si il était dans l'incapacité de me répondre. A cause de moi ...

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En sortant du cimetière, je décidais de passer par le parc. Il y avait rarement de monde par ici, surtout en cette période fraiche et humide qu'est l'automne. Personnellement, ma saison préféré. Les couleurs vertes laissent place aux couleurs chaudes, rouge et orange ... Jusqu'au moment où les feuilles finissent par tomber, marquant la fin d'une vie, et formant un tas aux pieds des arbres sur lequel il était agréable de s'assoir et de laisser le temps filer. C'est donc ce que je fis, allant m'assoir près de l'arbre le plus éloigné de l'entrée. Les gens qui passaient par là, si ils ne me connaissaient pas, me prendraient sans doute pour une fille un peu barjo dans sa tête mais qu'importe. J'étais bien c'est tout ce qui comptait.

Y'a des jours comme ça, où la journée commence mal, où on se dit qu'on aurait mieux fait de pas se lever... moi c'était pas tellement ça que je me disais quand je me levais et que la journée commençais mal, c'était plutôt, j'aurais mieux fait de crever ce jours là... Ce matin, j'avais pris ma douche, j'étais descendu prendre mon petit déjeuner avec mon cousin Joey quand ma tante était rentrer comme une furie en aboyant tout ce qu'il y avait à faire au Ranch aujourd'hui... Moi comme Joey on avait soupirer et alors oncle Frank avait débarqué pour gueuler un peu plus. Pour éviter, la traditionnelle engueulade de vieux couple marié, Joey et moi avions foutu le camp avallant notre café et emportant nos tartines. A coté, bosser avec oncle Tom c'était le bonheur, ils finiraient par divorcer ces deux là... C'est ainsi, que chacun de nous deux avions nos tâches à faire, c'est toujours comme ça quand y'a pas école... ce que je peux détester le week end... Joey resta au Ranch avec Oncle Tom, les deux jumeaux et oncle Frank. Moi, j'avais des courses à faire en ville et ça risquait de me prendre la journée! Je pris mon pick up et mon chien. Mon coeur se serra comme à chaque fois que je prennais le volant de ma voiture... je revivais le jour où mon père me l'avait offert.

Arrivé en ville, je passais la matiné a rassembler ce que j'avais sur ma liste. Arrivé 12h, j'allais à la sandwicherie chercher de quoi manger, puis je passais chez le boucher, qui me donna un os pour le chien. Décidant d'aller au parc, je ne restais pas sur le chemin, j'allais toujours là où y'avait le moins de monde. Je voulais pas croiser les stars qui vivaient dans le coin, sinon je pense que je les étripais! Je m'asseyais dans l'herbe, mangeant tranquillement mon sandwich avec mon chien... la tranquillité ça n'a pas de prix.

Parce que les jours se ressemblent tous. Et le temps passe ... Et rien ne va plus.

Combien de temps étais-je rester ainsi assise, laissant mon esprit vagabonder dans ma mémoire a la recherche de souvenir douloureux que je m'en voudrait d'avoir revisiter par la suite? Je ne sais pas. Plusieurs heures sans doute. Du moins c'est l'impression que j'avais. J'avais une crampe a force de ne pas bouger. Je me relevais donc, retirant au passage quelque feuilles qui s'étaient installés dans mes cheveux. Je reprenais ensuite ma marche dans le parc, sans prêter la moindre attention à où je mettais les pieds. Il parrait que tout les chemins mènent a Rome ... Peut-être que j'arriverais devant chez moi sans m'en rendre compte!

En marchant, je finis par m'arrêter près du parc de jeu. Je m'en rendis compte parce que c'était l'endroit le plus bruyant de tout le parc. Je regardais une petite fille, loger dans les bras de son père. Bizarrement, j'avais une impression de déjà vu, mais de moi avec mon père, il y a déjà bien longtemps. Je ne pus m'empêcher de sourire, et d'avoir envie de me mettre une paire de baffe. Soudain, je pris une bonne résolution. M'en sortir, coute de coute! J'en avais assez d'être sombre et téméraire, je voulais redevenir joyeuse. Et j'y parviendrais.

C'est dans cet état d'esprit que je traversais le parc dans l'autre sens, pour fuir le bruit. C'est alors que non loin de là, j'aperçus un visage qui m'était devenu familier. Gabriel ... Souriante, je m'approchais de lui.

« Salut le bel ange ténébreux! »

Je lui déccrochais un immense sourire. Ce qu'il y avait de bien avec Gabriel, c'est que lui même avait vécu des choses moches dans sa vie. Il n'était donc pas question pour lui de me plaindre, pas le moins du monde! Non, il me considérait comme la fille que j'étais, celle qui avait tuer son père dans un accident. A ses yeux je n'étais ni une victime, ni une meurtrière. Et ça, ça faisait un bien fou!

Je me penchait en avant et m'accroupis, pour caresser son chien. Puis je relevais les yeux vers lui.

« Alors, comment tu vas? »